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dimanche 20 décembre 2015

LA FRANCE, histoire curieuse et insolite

    LA FRANCE, histoire curieuse et insolite devrait vous ravir car, plus qu'un livre d'histoire, il s'agit avant tout d'un ouvrage construit intelligemment et destiné à dépoussiérer l'Histoire de France, sans pour autant la trahir ou l'infantiliser... Et que les réfractaires se rassurent : ce "livre-objet" est bien éloigné de nos vieux manuels scolaires !

LA FRANCE, histoire curieuse et insolite, Pierre Deslais - Rodolphe Ferron 

Editions Ouest-France, octobre 2012, 
240 pages, 27 euros

PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR
    En proposant une vision claire de la chronologie, illustrée d'une riche iconographie ancienne (affiches pédagogiques, chromos, bons points...), cette histoire de la France renoue avec les manuels de notre enfance, tout en corrigeant les clichés véhiculés par des décennies d'historiographie scolaire. Mais cette Histoire curieuse et insolite est bien plus qu'un simple manuel : en privilégiant les aspects étonnants des événements et en livrant une foule d'anecdotes savoureuses, les auteurs ont réussi le pari de rendre cette histoire particulièrement facile et plaisante à lire.
       Pierre Deslais et Rodolphe Ferron sont tous deux professeurs d'histoire.

CRITIQUE
    En quelques lignes, la quatrième de couverture cerne avec beaucoup d'à-propos tout ce qui fait de LA FRANCE, histoire curieuse et insolite un livre à avoir dans sa bibliothèque. Même si l'approche chronologique de l'histoire connaît nombre de détracteurs, elle reste pour beaucoup de spécialistes et de pédagogues les fondations d'un vrai savoir historique qui permet d'éviter confusion et approximation. A cet égard, le livre est très bien conçu. Il s'organise autour de sept grandes périodes : la préhistoire, l'Antiquité, le Moyen Age, l'Epoque moderne, la Révolution et l'Empire, le XIXe siècle, et de 1914 à nos jours. Les chapitres sont construits de manière à appréhender l'histoire comme une suite d’événements en interdépendance : de ce fait, ils sont liés aux règnes des rois ou aux grandes étapes de l'histoire (le temps des guerres de religion, la Convention, le Directoire...), mais également aux grands événements historiques (les invasions barbares, la croisade contre les Cathares, Chouannerie et guerres de Vendée...), ou encore à des périodes de mutations de la société (l'essor des campagnes au Moyen Age, la Renaissance artistique en France, les hommes des Lumières et la contestation, patrons et ouvriers...).
    En terme de vulgarisation du fait historique, le fait d'avoir intégré des anecdotes tout au long des chapitres est sans doute l'un des parti-pris les plus intéressants des auteurs. Elles sont, en effet, extrêmement savoureuses, comme le précise la quatrième de couverture, et s'attachent à des préoccupations diverses : rétablir certaines vérités historiques (où se situent Gergovie et Alésia ?, la chanson "Le bon roi Dagobert" et la réalité historique...), en rappeler d'autres (les bourgeois de Calais, le port obligatoire de la rouelle jaune pour les juifs, le combat des Trente, les mutineries de 1917...), ou bien encore se plonger dans la "petite histoire" (la sulfureuse Tour de Nesle, le complot des lépreux, Cinq-Mars le favori déchu, Madame Déficit...), ou alors apprendre l'origine de certaines expressions de la langue française ("souvent femme varie", "payer en monnaie de singe", "tenir le haut du pavé"...).
    Enfin, l'iconographie est superbe et se multiplie tout au long des pages. Et puis, surtout, elle dégage un parfum envoûtant, celui de l'école d'antan. Ajoutons que le format "livre-objet" est un atout supplémentaire pour cette édition haut-de-gamme, car bon nombre des articles proposés sont passionnants (un jeu de l'oie datant de 1940, un jeu de six familles avec les grandes dynasties royales, la dictée de Prosper Mérimée proposée à la cour de Napoléon III, des affiches reproduisant des planches historiques utilisées jadis sur les murs de la classe...), et donnent à l'apprentissage de l'histoire une dimension véritablement ludique.

jeudi 17 décembre 2015

ALICE AU PAYS DES MERVEILLES, Lewis Carroll

"IDÉE CADEAU" 

    Avec Alice au Pays des Merveilles, c'est  un grand classique de la littérature que certaines maisons d'édition ont décidé de revisiter à l'occasion du cent-cinquantième anniversaire de sa sortie. Les fêtes de fin d'année pourront donc permettre de faire découvrir - ou redécouvrir - ce texte à ses proches, que ce soit sous la version "roman", ou sous la version "album" illustrée par Benjamin Lacombe.
    Enfin, pour les passionnés, signalons que le manuscrit que rédigea Lewis Carroll il y a plus d'un siècle fait aussi l'objet d'une publication de luxe aux éditions des Saints Pères.
     Les lecteurs ont donc le choix entre ces trois formats :

1. ALICE AU PAYS DES MERVEILLES
Lewis Carroll, roman

Le Livre de Poche jeunesse, texte intégral, 
août 2014160 pages, 4.95 euros

    Assise dans l'herbe un jour d'été, Alice voit passer un lapin blanc qu'elle suit dans son terrier. Elle bascule alors dans un monde extraordinaire et magique. Au cours de cet étrange voyage, elle rencontre des personnages incongrus : des homards qui dansent, un chat qui apparaît pour s'évanouir, une chenille qui fume, ou encore une Reine de Cœur qui veut couper la tête de tout le monde...

2. ALICE AU PAYS DES MERVEILLES
album illustré par Benjamin Lacombe

Les Editions du Soleil, collection "Métamorphose",
décembre 2015298 pages, 25 euros

PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR
    Les Aventures d'Alice au pays des merveilles (titre original : Alices Adventures in Wonderland), fréquemment abrégé en Alice au pays des merveilles, est un roman écrit en 1865 par Lewis Carroll, le nom de plume de Charles Lutwidge Dodgson. À l'heure de commémorer les 150 ans du roman, cette très belle édition inédite, traduite par Henri Parisot, propose une immersion singulière : au fil du récit, les images s'imprègnent d'une envoûtante fantaisie baroque. Grâce à différentes techniques (gouache, huile et aquarelle), Benjamin Lacombe, auteur phare de la nouvelle illustration française, offre une dimension graphique surréaliste et subversive à un grand classique de la littérature anglaise.



3. ALICE AU PAYS DES MERVEILLES
le manuscrit

Editions des Saints Pères, collection "Manuscrits", 
novembre 2015139 euros

    Pour la première fois en France, le manuscrit du plus célèbre de tous les contes est publié dans un luxueux coffret.
    Le coffret, préfacé par Amélie Nothomb, contient deux livres : 
- Le manuscrit de Lewis Carroll (Alice's Adventures Under Ground), entièrement écrit et illustré de sa main, à la demande de la "vraie" petite Alice, subjuguée par l’histoire qu’il avait inventée pour elle.

- La première traduction française par Henri Bué, ainsi que les dessins de John Tenniel de l'édition originale. 
    Cette édition prévoit deux tirages : un premier, présenté dans un coffret bleu ciel, numéroté de 1 à 1000, et un second de couleur ivoire (non numéroté). 



mercredi 2 décembre 2015

La mystérieuse disparition d'Agatha Christie

    En 1926, Agatha Christie se retrouva au cœur d'une  bien étrange affaire, qui semblait tout droit sortie d'un de ses romans, mais qui ne fut jamais élucidée par Hercule Poirot, ni par miss Marple... En voici les principaux détails.


    Alors qu'elle est déjà connue sans avoir atteint la célébrité qu'elle rencontre aujourd'hui - son dernier livre Le meurtre de Roger Ackroyd avait eu du succès, mais avait aussi suscité de vives polémiques -, la romancière disparaît le soir du 3 décembre 1926. Très vite, le pays tout entier se passionne pour l'affaire, d'autant plus que la voiture d'Agatha est retrouvée le lendemain matin dans un fossé, sur une route de campagne. Il n'y a aucune trace de la conductrice. Seul son manteau de fourrure est retrouvé à l’arrière de la Morris qu'elle conduisait. Immédiatement, le mari d'Agatha Christie évoque la possibilité d'un suicide, auquel la police ne croit guère. Les environs sont néanmoins ratissés, un lac proche du lieu de l'accident est sondé, sans qu'on retrouve la moindre trace de la romancière.


  Dans les jours qui suivent, différentes pistes vont être suivies :
- Dans un premier temps, la police soupçonne le mari d’Agatha : amoureux d'une jeune femme, Nancy Neele, dont il avait fait sa maîtresse, il avait annoncé à sa femme son intention de divorcer mais il est rapidement disculpé, en raison d'un solide alibi.
- Certains de ses proches évoquent la possibilité d'une "fugue" qu'Agatha Christie aurait elle-même organisée, dans le but de rendre publique la relation adultérine entretenue par son mari.
- A l'inverse, certains journalistes sont persuadés que la reine du crime a elle-même orchestré sa "disparition", mettant ainsi en place une formidable opération de marketing.
    Alors que ce mystère continue à faire la une des journaux, Agatha Christie réapparaît le 14 décembre, soit 11 jours après sa disparition. C'est le témoignage d'un maître d’hôtel du Swan Hydropathic, dans lequel elle séjourne, qui permet de la retrouver. Les clients de l'hôtel, interrogés par la police, racontent qu'au cours de son séjour la romancière paraissait normale, heureuse même (elle chantait, dansait, discutait et se promenait dans les environs). Néanmoins, lorsque son mari vient la chercher, elle ne semble pas le reconnaître. Les médecins vont alors parler d'une dépression nerveuse suivie d'une amnésie passagère, un diagnostic qui fera couler beaucoup d'encre...  


    Finalement, les Christie divorcèrent en 1927. Archibald se remaria avec Nancy Neele, et Agatha épousa le professeur sir Max Maalowan en 1930. 
    Jusqu'à la fin de ses jours, elle refusera de parler de sa disparition, et elle n'accordera des interviews qu'à la condition que le sujet ne soit pas abordé. 
    Sa biographe, Janet Morgan, accepta la thèse d'une dépression nerveuse suivie d'une amnésie.


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