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mardi 26 octobre 2021

10 LIVRES A LIRE POUR HALLOWEEN

  Fantastique, policier, thriller, horreur... C'est probablement le genre de livres que vous avez envie de lire en cette période d'Halloween. En voici une liste de dix que vous pourrez dévorer. Parmi eux, vous trouverez trois recueils de nouvelles, une bande dessinée et six romans qui pour certains d'entre eux sont des classiques du genre. Alors, bonne lecture à tous et joyeuse Halloween !

1.  FRANKENSTEIN, Mary Shelley

Pocket, juin 2018
304 pages, 4.00 €
  
  Victor Frankenstein a travaillé sans relâche pour découvrir le secret de la vie. Jour et nuit, il s'est enfermé dans son laboratoire secret. Jour et nuit, il a fait les expériences les plus incroyables, les plus atroces. Et voilà qu'au moment de réussir, tout s'effondre. La créature à laquelle il a donné vie est un monstre. Horrifié, le savant s'enfuit abandonnant la créature à elle-même. Grave erreur ! Seule, mal-aimée, elle n'aura désormais qu'un but : se venger de son créateur...

2.  LES CONTES DU WHISKY, Jean Ray

Espace Nord, novembre 2019
253 pages, 10 €
  
  Les Contes du whisky mettent en scène des personnages du monde populaire, principalement liés au milieu maritime. Un grand nombre de nouvelles se déroulent dans le cadre d’un bar, Le site enchanteur, dont les vapeurs d’alcool sont pour Jean Ray l’occasion d’interroger la nature du fait surnaturel. Où se situe-t-il ? Parmi les apparitions et phénomènes relevant d’un fantastique extérieur ? Ou dans les perturbations de la perception dues à des démons intérieurs ? Jusqu'à quel point l’ivresse explique-t-elle les faits étranges ? Dans ce bar, dans ce recueil, le whisky est un vecteur privilégié de la mise en doute des lois du réel. Un moyen de susciter l’inattendu et l’étrange...

3.  DANSE MACABRE, Stephen King

JC Lattès, octobre 1993
352 pages
  
  Ce recueil de nouvelles regorge d'inventions et de violence. Le fantastique et l'horreur surgissent au détour des réalités les plus familières. Ainsi... Quand un tueur à gages rentre de voyage, mission accomplie, et qu'il découvre dans un colis arrivé en son absence des soldats de plomb, il a envie de sourire, non ? Il aurait tort... Quand des camions mènent un train d'enfer sur le parking de votre motel et vous assiègent, n'y a-t-il pas de quoi devenir fou ? Surtout quand on s'aperçoit qu'il s'agit de camions sans chauffeur...

4.  L'ETRANGE CAS DU DR JEKYLL ET DE MR HYDE, R. L. Stevenson

Livre de Poche, février 2015
160 pages, 4.95 €

  Qu'est-il arrivé au Dr Jekyll ?L'honorable médecin semble être tombé sous l'influence d'un mystérieux M. Hyde, homme grossier et violent, à qui il a légué sa fortune. Quand Hyde est accusé de meurtre, les amis du Dr Jekyll décident d'agir : il faut tirer le bon médecin des griffes de cet être démoniaque avant qu'il ne soit trop tard... 

5.  LA THÉORIE DU  1 %, Frédéric H. Fajardie


La Table Ronde, mai 1999
208 pages, 7.10 €

  La Théorie du 1 % est une histoire de monstres. Un fantôme déguisé en soldat de la Wehrmacht vient perturber un mois de septembre un peu trop sec du Pays d'Auge. Il élimine l'un après l'autre des paysans du village de Pourceauville qui ont confondu l'ivresse du calva et de l'épuration. Ce tueur hors du commun a préparé son coup depuis quinze ans. Chaque détail a été pensé avec un acharnement que seule la vengeance autorise. Le seul élément que le tueur n'a pas pris en compte, c'est la présence à Pourceauville du commissaire Padovani...

6.  LE CRIME D'HALLOWEEN (La fête du potiron), Agatha Christie

Le Masque, décembre 2012
230 pages, 5.60 €


  Le 31 octobre, entre sorcières et chauves-souris, c'est la fête du Potiron ! Pour marquer l'événement, Mme Drake, une romancière un peu originale, organise une soirée chez elle pour les adolescents du village. Joyce, l’une des fillettes, se vante devant l’écrivain d'avoir assisté à un meurtre. Bien sûr, personne ne la prend au sérieux : Joyce est connue pour toujours essayer de se rendre intéressante… Pourtant quand la fête est finie, c’est bien son cadavre qui est retrouvé dans la bibliothèque… Qui a bien pu vouloir éliminer un si jeune témoin ? Le meurtrier peut trembler car c’est à Hercule Poirot que l’enquête est confiée.

7.  QUI ?, Jacques Expert

Le Livre de Poche, avril 2014
384 pages, 7.90 €

  1994, Carpentras, résidence pavillonnaire du Grand Chêne. Un lotissement où tout le monde connaît tout le monde, calme et sans histoires. Jusqu'à ce jour de mars, où la petite Laetitia Doussaint, est retrouvée violée et assassinée dans les bois alentours. Crime crapuleux dont l'auteur ne sera jamais identifié.

  2013 : Quatre hommes s'apprêtent à regarder à la télé l'émission " Affaires non résolues ", dont le thème, ce soir là, est le meurtre de Carpentras. Quatre hommes hantés par l'affaire depuis ce jour où ils ont retrouvé le corps de Laetitia. Tous étaient voisins à cette époque, tous habitaient la résidence du Grand Chêne. Durant l'heure que va durer l'émission, avec son lot de questions et de révélations, ceux-ci se souviennent. Leurs épouses également. Certains secrets reviennent à la surface, des suspicions anciennes, des non-dits. Au terme de l'heure que dure l'émission, le voile sera levé. L'un de nos quatre hommes est en effet bel et bien le coupable du viol et du meurtre de Laetitia... Mais qui ?

8.  LA VÉNUS D'ILLE, Prosper Mérimée

Magnard, avril 2011
80 pages, 2.95 €

  Tout va bien à Ille, chez les Peyrehorade. Le père, passionné d'antiquités, vient de découvrir une magnifique statue de Vénus dans un de ses champs ; quant au fils, M. Alphonse, il s'apprête à épouser une jeune et jolie héritière. Par quel incroyable engrenage la fête va-t-elle tourner au drame? L'inquiétante Vénus de bronze joue-t-elle un rôle dans cette tragédie?

9.  L'ÎLE AUX TRENTE CERCUEILS, Maurice Leblanc

Archipoche, février 2021
320 pages, 6.95 €

  Trente écueils menaçants cernent l’île de Sarek en Bretagne. Les habitants superstitieux l’appellent «l’île aux trente cercueils». Une légende les hante : trente victimes doivent mourir en croix dont quatre femmes. Véronique d’Hergemont, venue chercher son fils après quatorze ans d’absence, a la désagréable surprise de voir ses initiales sur les bornes, sur les portes des chapelles et son visage sur un dessin de femme crucifiée ! L’étrange atmosphère des légendes celtes, cette «Pierre-Dieu qui donne mort ou vie», la prédiction sanglante, le monstrueux comte Vorski, voilà de quoi frissonner d’angoisse et de terreur. Arsène Lupin, heureusement, et un petit chien nommé Tout Va Bien, sont là pour affronter la malédiction...

10.  LE PRINCE DE LA NUIT, Swolfs

Glénat BD, mars 2015
48 pages, 14,50 €

  Depuis la nuit des temps, les de Rougemont sont maudits. Un vampire aussi sanguinaire que séduisant, répondant au nom de Vladimir Kergan décime un à un tous les membres de cette famille, les poursuivant sans relâche jusqu'à leur extinction définitive. Leur descendance se voue corps et âme à une quête unique : retrouver et tuer le vampire responsable de cette étrange malédiction qui pèse sur les leurs. Que ce soit au Moyen Âge ou dans le Paris des années trente, l'angoisse reste la même face à ce monstre intemporel. "Le Prince de la Nuit" rôde... et nul ne lui échappera !

dimanche 24 octobre 2021

LES MAÎTRES DU FANTASTIQUE, une collection RBA

  Depuis plusieurs semaines maintenant, paraît tous les quinze jours une nouvelle collection dédiée aux grands auteurs du 19e siècle initiateurs de la littérature fantastique. Les premiers numéros étaient consacrés à des auteurs tels que H. G. Wells, Mary Shelley, Edgar Allan Poe, Bram Stoker, Conan Doyle etc. De fait, les deux derniers numéros parus s'imbriquent parfaitement dans notre thématique d'Halloween et vous permettront d'avoir dans votre bibliothèque La Guerre des Mondes de Wells et L'Etrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde de Stevenson, des classiques du genre que vous pourrez ainsi découvrir - ou redécouvrir. 


Les Maîtres du Fantastiques, La guerre des mondes, H. G. Wells,
n°5 du 21 septembre

  Ceci étant dit, que peut-on penser de cette énième collection littéraire, à une époque où elles ont tendance à fleurir dans les kiosques ? De fait, les éditions proposées sont plutôt luxueuses. La typographie, les illustrations intérieures et celles de couverture s'inspirent fortement des premières éditions des livres concernés et les écrivains choisis figurent bien parmi les maîtres du fantastique. Cela dit, on pourra regretter - pour l'instant - l'absence de certains romanciers précurseurs du genre tels que Balzac, Hoffmann, Maupassant ou Huysmans, la collection étant centrée sur quelques grands noms d'auteurs seulement. Il faut également  noter que certains livres parmi ceux proposés ne sont que de courts romans et sont donc accompagnés de nouvelles dont l'intérêt est mineur, ce qui pourrait pousser certains lecteurs à ne vouloir acquérir qu'une partie de la collection. 

  A titre indicatif, voici donc le récapitulatif des numéros parus et à paraître, ce qui vous permettra de "picorer" les ouvrages au gré de vos envies :

  • 1. La Machine à explorer le temps - H. G. Wells  (paru le 27 juillet)
  • 2. Frankenstein - Mary Shelley  (paru le 6 août)
  • 3. Le Chat noir et Autres Histoires extraordinaires - E. A. Poe  (paru le 20 août)
  • 4. Dracula - Bram Stoker  (paru le 7 septembre)
  • 5. La Guerre des mondes - H. G. Wells  (paru le 21 septembre)
  • 6. Le Monde perdu - A. C. Doyle (paru le 5 octobre)
  • 7. L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de Mr Hyde - R. L. Stevenson  (paru le 19 octobre)
  • 8. Le Portrait de Dorian Gray – Oscar Wilde  (à paraître le 2 novembre)
  • 9. L'Homme invisible - H. G. Wells  (à paraître le 16 novembre)
  • 10. Les Montagnes hallucinées - H. P. Lovecraft  (à paraître le 30 novembre)
  • 11. Le Fantôme de l’opéra – Gaston Leroux
  • 12. La Peste écarlate – Jack London
  • 13. Le Dernier Homme – Mary Shelley
  • 14. L'Île du docteur Moreau - H. G. Wells
  • 15. L'Appel de Cthulhu - H. P. Lovecraft
  • 16. La Chute de la maison Usher et Autres Histoires extraordinaires - E. A. Poe
  • 17. Un journaliste en 2889 – Jules Verne
  • 18. Le Golem – Gustav Meyrink
  • 19. Les Premiers Hommes dans la Lune - H. G. Wells
  • 20. L'Affaire Charles Dexter Ward - H. P. Lovecraft 

mercredi 20 octobre 2021

LA MAIN DU DIABLE, un marque-page pour Halloween

  Dans votre panoplie de lecteur, vous devez certainement compter bon nombre de marque-pages. Alors pourquoi ne pas vous offrir celui-ci ? Il inaugurera de façon originale la période d'Halloween et vous rappellera que de chaque livre peuvent sortir d'inquiétants fantômes... 





mardi 19 octobre 2021

LES HEURES SILENCIEUSES, Gaëlle Josse

  Si vous n'avez jamais lu ce livre, il vous faut le faire dans les plus brefs délais, car c'est une belle et poétique pièce d'orfèvrerie que l'écrivaine Gaëlle Josse a ciselée de sa plume. La couverture du roman, qui est un tableau du peintre hollandais Emmanuel de Witte (17e s.), est déjà en soi une invitation à la lecture, une incitation à pénétrer dans l'univers feutré de cet intérieur bourgeois d'un autre siècle. Il ne nous reste plus maintenant qu'à ouvrir ce livre, qu'à pénétrer dans cette demeure et y laisser se dérouler l'histoire qu'on va nous raconter... 


J'ai Lu, mars 2012,
96 pages, 5,80 €

  
  "Delft, novembre 1667. Magdalena Van Beyeren se confie à son journal intime. Mariée très jeune, elle a dû renoncer à ses rêves d'aventure sur les bateaux de son père, administrateur de la Compagnie des Indes orientales. Là n'est pas la place d'une femme... L'évocation de son enfance, de sa vie d'épouse et de mère va lui permettre l'aveu d'un lourd secret et de ses désirs interdits. Inspiré par un tableau d'Emmanuel De Witte, ce premier roman lumineux, coup de coeur des lecteurs et de la presse, dessine le beau portrait d'une femme droite et courageuse dans le peu d'espace qui lui est accordé"...

Peinture sur livre
La lecture de ce roman débute dès la première de couverture qui s'ouvre sur le tableau d'Emmanuel de Witte "Intérieur avec femme à l'épinette". Cette peinture remplit une double fonction, semble-t-il, puisque c'est à la fois le point d'entrée dans la trame narrative du roman, le tableau étant l'élément central du premier chapitre, mais elle apparaît aussi comme le sous-titre du livre, dans la mesure où cette femme à l'épinette va nous dévoiler son intériorité et nous faire entrer dans son intimité tout au long de ce court roman. Bon nombre de correspondances entre le livre et la peinture vont ainsi pouvoir s'établir : la chambre peinte par de Witte représente symboliquement le point de rupture que connaît cette femme au moment de la rédaction de son journal, les jeux de clair-obscur sont liés au déroulement d'une vie qui a connu et connaît encore les affres du tourment et les joies simples de l'existence, les pièces en enfilade sont autant de compartiments de vie que la narratrice va explorer au détour de ses confidences... Est alors suggérée une étroite connivence entre peinture et écriture, ce qui va pousser le lecteur à pouvoir envisager plusieurs passages du roman comme des tableaux.

Un journal intime automnal
Le récit qu'entreprend Magdalena Van Beyeren se situe à la lisière de l'autobiographie, puisqu'elle se replonge dans son passé pour en détailler tous les moments qui ressurgissent dans sa mémoire à l'occasion de sa narration. Ce récit de vie est émouvant, foisonnant, et explore son enfance, sa relation à la figure paternelle, mais détaille aussi sa relation de couple, dépeint ses enfants, s'inquiète de leur devenir, et s'ancre dans son époque à travers quelques réflexions sur l'art, le commerce maritime... C'est aussi un constat doux-amer que nous livre Magdalena sur le temps qui passe, sur sa condition de femme et d'épouse, sur les aspirations et les déceptions qui jalonnent son parcours. C'est donc un portrait plein de sensibilité qui se construit au fur et à mesure des chapitres, subtilement crée par les descriptions de la vie quotidienne que retrace la narratrice. Le lecteur va ainsi se promener tout au long de cette vie comme il ferait dans un musée dédié à la peinture, et la fin un peu abrupte du roman va le plonger, tout comme Magdalena, dans une phase d'introspection littéraire et imaginative...

  "Au milieu de ce minuscule éden, elle a fait disposer un pavillon de bois d'un goût chinois. On y déjeune aux beaux jours, qu'elle guette d'une impatience d'enfant. Son mari, qui lui a souvent reproché ces dépenses d'agrément, s'amuse aujourd'hui à étonner ses visiteurs par la variété des couleurs et des essences qu'on y rencontre.
  Notre petite cour pavée, au fond du corridor, semble bien modeste à côté, avec son pommier et ses quelques rosiers grimpants, mais elle me suffit. Plus que les fleurs, ce sont les arbres que j'aime. Les tilleuls du canal me réjouissent bien davantage, avec leur feuillage qui semble envahir chaque pièce et qui, jour après jour, me renseigne du cours des saisons."
(Les heures silencieuses, p. 29)
 

samedi 16 octobre 2021

LE DESTIN DE LINUS HOPPE, Anne-Laure Bondoux

   Anne-Laure Bondoux est un auteur de littérature de jeunesse reconnu, au point que ses livres figurent très souvent parmi les œuvres que les enseignants font étudier à leurs élèves dans les classes de collège. Elle a remporté de nombreux prix et l'extrême richesse de ses romans fait que petits et grands peuvent généralement lire ses écrits avec le même plaisir et y trouver indéniablement matière à interrogation et questionnement selon les sujets traités. Comme nous allons le voir, le roman de science-fiction Le destin de Linus Hoppe n'échappe pas à la règle...


Bayard Jeunesse, septembre 2018,
424 pages, 7,50 €
Dès 11 ans
  
Résumé
  "Linus Hoppe vit dans une société très cloisonnée. S'il réussit le grand examen, il continuera à vivre confortablement en sphère 1. S'il échoue, il sera relégué dans une sphère inférieure, loin des siens. Mais Linus refuse de laisser son destin entre les mains du Grand Ordonnateur. Avec son ami Chem, il décide, quitte à aller au devant du danger, de déjouer le système"...

Découvrir le roman d'anticipation
En tout état de cause, lire Le destin de Linus Hoppe va permettre aux adolescents de se plonger - pour la première fois peut-être - dans le roman d'anticipation, genre littéraire qui relève de la science-fiction. On y retrouve d'ailleurs les caractéristiques du genre : la description d'un monde futuriste qui est le prolongement possible - voire prévisible - de notre propre époque, et la dimension critique qui en découle et qui touche différents grands thèmes de société. Ce sera alors l'occasion pour le lecteur de juger de la crédibilité et de l'intérêt de ce monde imaginaire qu'a décrit l'auteur.
 
La fiction pour interroger le réel
A travers le parcours initiatique d'un jeune garçon dans un monde futuriste et visionnaire, Le destin de Linus Hoppe nous propose en fait une critique cinglante de notre société qui, de par ses dérives politiques et écologiques - injustice sociale, absence de mixité entre les gens, inégalité d'accès aux études supérieures, pollution... -, a fini par donner naissance à un monde définitivement compartimenté qui empêche les individus de se côtoyer et qui les condamne à vivre dans des sphères socialement et géographiquement prédéterminées.
Dès lors, de nombreuses interrogations surgissent. La destinée des individus et leur réussite ne peuvent-elles dépendre que de leur appartenance à un milieu social ? Faut-il mettre à l'écart tous ceux qui sont en marge de la communauté ? Doit-on museler toute forme de rébellion ? Jusqu'où nous mènera le non-respect de la nature ?... Ce sont autant de questions que soulèvent le roman et auxquelles il appartient à chacun - y compris les adolescents - de réfléchir et de tenter de répondre... Mais n'est-ce pas là le propre de tout objet littéraire ?

Prolonger la lecture
Depuis sa parution, Le destin de Linus Hoppe a remporté un franc succès. Il y a donc de fortes chances que les nouveaux lecteurs y adhèrent totalement. Ce sera alors l'occasion pour les parents de faire découvrir à leur progéniture les autres livres d'Anne-Laure Bondoux (Les larmes de l'assassin, Le temps des miracles, Le peuple des rats etc.). Et puis, si vous avez lu 1984 de George Orwell, vous aurez nécessairement établi le parallèle entre ce chef d'œuvre du roman d'anticipation et Le destin de Linus Hoppe... Alors pourquoi ne pas en profiter pour en discuter avec vos enfants ? Car voilà un livre qu'ils pourront sans conteste lire et savourer dans quelques années...

samedi 21 août 2021

Faut-il regarder "Ils étaient dix" la nouvelle série de M6 ?

   C'est en effet la question que l'on peut légitimement se poser, alors que beaucoup d'internautes critiquent violemment cette nouvelle adaptation du roman le plus vendu d'Agatha Christie, après la diffusion des deux premiers épisodes mardi dernier sur la chaîne nationale. Dénaturation de l'œuvre originale, non-respect de l'esprit so british de la reine du crime, jeu d'acteurs exécrable, vocabulaire trop typé sont autant de reproches adressés aux créateurs de la série. Il est vrai qu'adapter une œuvre aussi connue et ayant fait l'objet de tant d'adaptations télévisées, cinématographiques et théâtrales relevait sans doute de la gageure, mais fallait-il pour autant s'en abstenir ?

   Contre toute attente, rien n'est moins sûr... De fait, comme il s'agit là d'un roman à large diffusion, aurait-il été bien utile d'en proposer une énième version qui respectait à la lettre les Dix petits négres de la romancière anglaise ? Assurément non, car revoir indéfiniment le même film n'a rien de passionnant en soi. La relecture d'une œuvre littéraire, en revanche, offre bon nombre de traductions de la matière écrite et permet au lecteur / téléspectateur de se projeter hors du livre pour en découvrir toutes les (ré)interprétations possibles.

   Or, c'est bien dans cette voie que se sont engagés les scénaristes et la réalisatrice de la série Ils étaient dix. Tout d'abord, si les thèmes de l'isolement, de l'île déserte ont bien été conservés, on les a retransposés dans un cadre tropical qui se révèle tout aussi étouffant et inquiétant que l'univers anglais de l'île du Soldat imaginé par Agatha Christie. De même, on notera la transformation de la comptine et des figurines de porcelaine. Mais, fait beaucoup plus notable, les scénaristes ont procédé à une réactualisation des meurtres commis par certains protagonistes de l'histoire. Or, cette modernisation de la matière criminelle est fortement centrée sur la psychologie ou le vécu des personnages, ce qui rend d'autant plus poignant et terrible le parcours de ces assassins en devenir. Et même si cette série n'est pas exempte de quelques défauts - oui, le jeu de certains acteurs laisse à désirer, certains effets spéciaux auraient pu être évités, et le lien meurtre / vengeance aurait pu être davantage travaillé...-, Ils étaient dix apparaît au sortir des deux premiers épisodes une série à découvrir et à savourer, à condition toutefois d'aborder cette série en gardant un esprit curieux et ouvert, comme savent le faire tous les vrais lecteurs...  


ILS ETAIENT DIX, affiche de la mini-série télévisée de M6


mardi 22 juin 2021

SE FAIRE APPELER ARTHUR

   Alors que nous venons tout juste de sortir d'une longue période de couvre-feu imposée par la crise sanitaire liée à l'épidémie de COVID 19, il pourrait être intéressant de rappeler l'origine de l'expression "se faire appeler Arthur".      

    En effet, cette expression, qui signifie "se faire gronder, être réprimandé", serait liée à la Seconde Guerre mondiale, et plus particulièrement à ce qui se passait dans la France occupée. Durant cette période, bon nombre de couvre-feu furent mis en place sur tout le territoire, notamment pour éviter que l'aviation alliée ne se serve des éclairages de nuit pour effectuer des parachutages ou pour bombarder des points stratégiques. Bien souvent, ces couvre-feu démarraient à huit heures le soir et à l'approche de l'heure fatidique les soldats allemands tapotaient nerveusement le cadran de leurs montres en criant aux passants "ACHT UHR !" (qui veut dire "huit heures !" en allemand), de manière à pousser les retardataires à rentrer au plus vite chez eux.

   Bientôt, les parents se mirent à gronder leurs enfants en imitant les allemands et en criant "ACHT UHR !" (qui se prononce [ARTOUR]). Peu à peu, la francisation de "ARTOUR" en "ARTHUR" aurait donné naissance à l'expression "se faire appeler Arthur" dans le sens "d'être rappelé à l'ordre".

    Dès lors, vu le contexte très particulier que nous avons connu, on peut se demander quelles expressions verront le jour suite aux différents couvre-feu que nous avons dû respecter au cours de l'année qui vient de passer...



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