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lundi 30 novembre 2015

10 ROMANS D'EXBRAYAT

    La période étant morose, notre club de lecture avait proposé dernièrement, comme livre à lire, Le quadrille de Bologne d'Exbrayat. Comme la plupart d'entre nous l'ont lu cette semaine et ont beaucoup ri, nous avons fait une sélection de romans d'Exbrayat que nous allons acquérir pour la bibliothèque de l'association.
    En voici la liste, elle pourrait vous intéresser si, vous aussi, vous êtes en période de "lecture détente" :

1. NE VOUS FÂCHEZ PAS IMOGENE !, Exbrayat

Le Masque, avril 2010,
191 pages, 6.60 euros 

    Imogène Mc Carthery est une véritable tornade rousse et ses collègues la surnomment d’ailleurs « The Red Bull », le taureau rouge. Cette Écossaise au sang bouillonnant revendique d’ailleurs le chardon comme emblème national ! Secrétaire à l’Intelligence Department de l’Amirauté à Londres, elle y sème la zizanie auprès de la communauté anglaise, mais elle se fait néanmoins remarquer par ses supérieurs pour son sérieux et son dévouement. C’est ainsi que, convoquée par le patron des services secrets, elle se voit confier une mission de la plus haute importance : apporter en Écosse les plans ultra-confidentiels du Campbell 777, un avion à réaction révolutionnaire. Il va sans dire que toutes les puissances étrangères sont en émoi et déroberaient volontiers les fameux plans ! Le voyage de Londres à Callender, son village natal, sera semé de pièges, et il faudra à Imogène toute sa fougue, son courage, voire sa folie pour affronter de tels dangers…

2. IMOGENE EST DE RETOUR, Exbrayat

Le Masque, avril 2001, 222 pages

    Imogène est de retour ! Imogène, l'amazone à la chevelure de feu, celle-là même qui avait mis Callender sens dessus dessous, laissant derrière elle une terre jonchée de morts. En apprenant la nouvelle, Mrs Elroy a frôlé l'infarctus, Mr Boolit a vidé une demie bouteille de gin et la solide Mrs Boolit a réclamé un verre elle aussi. Quant à Fiona Campbell qui ne quittait pas son lit depuis des semaines, elle s'est levée, tel Lazare, et s'est remise à marcher . De son côté, le conseil municipal a expédié les affaires courantes pour étudier les mesures d urgence, et le sergent Archibald McClostaugh en a même abandonné sa partie d échecs.
    Pourtant, il a prévenu Imogène : « Au moindre cadavre, je vous boucle ». Alors,  Imogène l'a giflé et s est empressée de s intéresser à une histoire de fantôme, poursuivant sans relâche un certain Morton. Et ça n a pas raté, le lendemain, Morton était mort !

3. IMOGENE, VOUS ÊTES IMPOSSIBLE, Exbrayat

Le Masque, 2000, 191 pages

    Imogène McCarthery est une terreur à Callender, son village des Highlands. Terreur pour les criminels, mais aussi pour les policiers. La vieille fille susceptible et bagarreuse n’a pas son pareil pour descendre des litres de pur malt et se mêler des affaires les plus tordues. Son allure de garçon manqué, son franc-parler et sa folie douce 100% celte font d’elle une remarquable meneuse d’hommes. Mais Imogène a un grand cœur et, candide, l’amour la déçoit bien souvent. Aussi quand elle croise Brian et Alison tendrement enlacés au clair de lune, elle se dit que quelque chose ne tourne pas rond. En effet, le mari d’Alison est beaucoup plus vieux qu’elle ; quant à Brian, sa femme est infirme. Et quand cette dernière est retrouvée morte, empoisonnée, Imogène jubile et s’efforce de convaincre le sergent McClostaugh que les amoureux du clair de lune n’y sont pas étrangers. C’est qu’elle est sûre d’elle, Imogène ! Mais, à trop s’obstiner, on passe parfois à côté de la vérité…

4. NOTRE IMOGENE, Exbrayat

Le Masque, 1969, 191 pages

    Dans la petite ville écossaise de Callander, Janet, la fille du boucher, et Angus, l'ouvrier mécanicien sans famille, s'aiment d'amour tendre. Ils voudraient bien se marier, mais le père de Janet, Keith Leadburn, ne veut pas en entendre parler. Une nuit, alors que Janet a fait sa valise et a échoué à fuguer avec Angus, son oncle pharmacien, Hugh Reston, sort pour parlementer avec le jeune homme. Un coup de feu déchire la nuit. Reston tombe à terre. Le vétérinaire et le boucher se jettent sur Angus qui est immédiatement accusé du meurtre, car il a un révolver sur lui. Imogène McCarthery, la vieille fille aux cheveux rouges toujours prompte à lever le coude et à faire le coup de poing, mène l'enquête à sa manière très particulière. Il faut dire que son souffre-douleur, le sergent Archibald McClostaugh, est vite dépassé par les événements. La police lui adjoint un jeune inspecteur plein de morgue. Sera-t-il capable de faire éclater la vérité ?

5. LES BLONDES ET PAPA, Exbrayat

Le Masque, janvier 2014, 
288 pages, 6.60 euros 

    Ianto Morgan, veuf, élève seul sa fille de douze ans, Buddug. Au cours d'un voyage professionnel à Cardiff, il rencontre Catrin, une charmante créature blonde, qui lui propose de l'accompagner chez elle. Fasciné par les blondes et particulièrement naïf, il est loin de se douter que, un instant après leur arrivée chez Catrin, il sera surpris, l'arme du crime à la main, devant un cadavre. Son père en prison, Buddug et son fiancé, le preux chevalier Caradog, vont mener l'enquête, aidés de la tante Sioned qui se fera un devoir de secouer la justice.

6. CHEWING-GUM ET SPAGHETTI, Exbrayat

Le Masque, juin 2006, 
251 pages, 6.60 euros 

    Tarchinini est rond, gourmand, volubile et un rien frimeur ; il est marié à Giulietta, ancienne reine de beauté devenue la mamma par excellence, irrésistible et soupe-au-lait. Chez eux la vie n'est pas de tout repos, mais un mot règne en maître, l'amour... Ah, l'amour... Pour le commissaire Tarchinini, il est même l'unique et formidable ressort de tous les crimes. Et les crimes ne manquent pas dans l'Italie d'Exbrayat ! On y poignarde, on y étrangle, on y fusille même à l'occasion... Aussi, quand l'enquêteur Leacok arrive à Vérone pour s'initier aux méthodes policières européennes, il ne comprend rien à rien. Nul doute que sa froideur outre-Atlantique fera des étincelles auprès de l'exubérance italienne de notre héros...

7. LE PLUS BEAU DES BERSAGLIERS, Exbrayat

Le Masque, 1970, 251 pages

    À Turin, Nino Regazzi, bersaglier dans l'armée italienne, est surtout connu pour son physique avantageux. Et il en brise des coeurs, Nino... mais à trop jouer de son pouvoir de séduction, il attise jalousies et rancoeurs. Aussi personne n'est surpris, quand les agents découvrent son cadavre pendant une de leurs rondes. Le plus beau des bersagliers avait beaucoup d'ennemis et les pistes sont nombreuses. La police piétine, mais que le coupable ne se réjouisse pas trop vite car Roméo Tarchinini, le célèbre commissaire véronais, est de passage à Turin... 
    Au risque de passer pour caricatural, Tarchinini est le héros italien par excellence : bon vivant, exubérant, sentimental... Voilà un commissaire qui déteste la violence, voue une passion à sa femme Giulietta et pense que tous les crimes sont passionnels. Pour un Italien, en effet, pourquoi tuer si ce n'est par amour ?

8. PORRIDGE ET POLENTA, Exbrayat

Le Masque, avril 2002, 251 pages

    Quel coup terrible ! Henry Radstock est effondré. Non contente d'avoir eu l'impudence de franchir le Channel pour se rendre chez les barbares, Susan, sa fille unique, ose lui annoncer ses fiançailles avec un... Italien. Perdrait-elle l'esprit ? Plus grave encore, le sauvage en question est soupçonné de meurtre. Mais après tout, cela n'a rien de surprenant : dans ces contrées arriérées, l'assassinat est chose courante... Eh bien ! Il leur montrera, lui, Henry Radstock, de quoi un sujet de Sa Gracieuse Majesté est capable. Le combat sera rude, mais il arrachera sa fille aux griffes de ces brutes ! Il y va de l'honneur de la Couronne...

9. CHIANTI ET COCA-COLA, Exbrayat

Le Masque, 1971, 155 pages

    Ah ! ils se croient plus malins que les autres, ces Américains ! Ils s'imaginent pouvoir prendre des airs supérieurs... Mais Roméo Tarchinini, lui, sait comment mener une enquête criminelle...Il a des méthodes bien personnelles, et elles sont infaillibles... N'est-il pas le grand Tarchinini, le plus célèbre commissaire véronais ? Évidemment, ces puritains d'américains au coeur sec ne peuvent pas savoir que l'amour est le mobile de tous les crimes. Et puis, pas de doute, le Coca-Cola leur a ramolli les méninges... Ah ! l'amour... le moteur essentiel, unique... Mais où dénicher l'amour dans cette affaire sordide ? 

10. VOUS SOUVENEZ-VOUS DE PACO ?, Exbrayat

Le Masque, 1958, 257 pages

     Une plongée dans le quartier chaud du Barrio Chino à Barcelone. 
    L’inspecteur Miguel Lluji est un homme blessé, déterminé. Il a une obsession, se débarrasser du caïd local, Ignacio Villar, qui a tué son père et égorgé son jeune protégé, Paco, un petit voyou qu’il avait pris sous son aile et qui lui servait d’indic. Alors Miguel va régler ses comptes avec la pègre : les assassins vont payer, ils auront à se souvenir de Paco…

    Exbrayat a obtenu le Grand Prix du roman d’aventures en 1958 avec Vous souvenez-vous de Paco ?

samedi 28 novembre 2015

MARC RONCERAILLE

UNE SUPERCHERIE LITTERAIRE DES ANNEES 1970


     Marc Ronceraille est sans doute l'un des canulars littéraires les plus réussis de ces dernières décennies. L'affaire commence en 1978, lorsque les éditions du Seuil font paraître un ouvrage consacré à Marc Ronceraille, jeune écrivain talentueux et provocateur, disparu en 1973, à la suite d'un accident en montagne. Le livre a été écrit par Claude Bonnefoy, critique littéraire éminemment reconnu, et il figure dans la collection "Ecrivains de toujours" : c'est même le n°100 de la collection, et il se situe entre les numéros dédiés à Charles Dickens et Georges Bataille.
    Dans son livre, fort sérieux en apparence, Bonnefoy a rédigé des articles et des études consacrés à l'écrivain, auteur en particulier d'un roman, L'Architaupe,  qui aurait été publié en 1969 aux éditions du Lieu (rue Jacob) et qui se serait vu attribué quatre voix au Goncourt. Mieux, le critique amorce même un début de polémique en soutenant la thèse que Marc Ronceraille ne serait pas l'auteur de ses livres, mais qu'il s'agirait en fait d'un de ses amis d'enfance, mort à l'âge de 22 ans dans un hôpital psychiatrique, et à qui Ronceraille aurait dérobé des manuscrits.
     Dès sa sortie, l'ouvrage fait sensation. La plupart des critiques saluent le travail du jeune écrivain et de Claude Bonnefoy et, même si le livre est en proie à l'hostilité des libraires, le succès est au rendez-vous. Claude Bonnefoy est même invité dans le célèbre magasine littéraire de Bernard Pivot, Apostrophes... Et c'est là que la supercherie est dévoilée : à la fin de l'émission, les téléspectateurs apprennent stupéfaits que Marc Ronceraille n'a jamais existé et que sa vie et ses écrits sont tout droit sortis de l'imagination - très prolixe - de Claude Bonnefoy. 
    Si tout le monde s'est laissé prendre au piège, c'est que Bonnefoy avait soigneusement préparé son affaire : fausse biographie (le critique avait notamment inventé un passage de l'écrivain à Apostrophes), faux documents (couvertures de livres, lettres manuscrites, photos d'un ami ayant accepté de jouer le rôle de Ronceraille...). Par ailleurs, certains personnes avaient été mises dans la confidence - Philippe Solers, Robert Sabatier, Bernard Pivot... - , et le critique avait bénéficié de la complicité de Denis Roche, membre du comité de lecture du Seuil, avant que le projet ne soit soutenu par le directeur de la maison d'édition en personne. Pour parachever l'oeuvre de sa créature, Bonnefoy avait également crée des poèmes s'inspirant du courant hermétique, réussissant ainsi à dépasser le stade de la mystification pour critiquer certaines expérimentations littéraires formelles, très à la mode dans les années 1970.
      Une fois la supercherie éventée, les ventes du livre s'effondrèrent. 
  Aujourd'hui, il n'en reste plus que quelques exemplaires d'occasion à la vente et, même si cet ouvrage n'est qu'une incroyable mystification, elle n'en est pas moins une curiosité littéraire qu'il peut être intéressant d'avoir dans sa bibliothèque...


"Marc Ronceraille avec Bernard Pivot dans l'émission Apostrophes"
Photo de l’intérieur du livre : Marc Ronceraille par Claude Bonnefoy, 
numéro 100 d’« Écrivains de toujours », éditions du Seuil, 1978


vendredi 27 novembre 2015

jeudi 26 novembre 2015

LIRE DES NOUVELLES (5)

LA HACHE D'OR,
 Gaston Leroux

    "Il y a de cela bien des années, je me trouvais à Guersaü, petite station sur le lac des Quatre-Cantons, à quelques kilomètres de Lucerne. J'avais décidé de passer là l'automne, pour y terminer quelque travail, dans la paix de ce charmant village qui mire ses vieux toits pointus dans une onde romantique où glissa la barque de Guillaume Tell...".
 
    Cette semaine, nous avions choisi de travailler sur une nouvelle policière écrite par Gaston Leroux, le père de "Rouletabille". Le fil rouge de l'écrivain était particulièrement intéressant à étudier puisque La Hache d'Or est une réécriture de La Barbe Bleue : il y a une reprise du conte de fée pour le transposer dans un contexte toujours fictionnel, mais réaliste. De ce fait, les éléments magiques sont transformés, ou gommés de la narration, tandis que la psychologie des personnages s'étoffe. C'est l'introduction du récit qui assure le passage entre le conte et la nouvelle par ses caractéristiques informatives (description de la ville de Guersaü, de l'hôtel, de la table d'hôte...). D'autre part, les principaux épisodes de La Barbe Bleue figurent bien dans La Hache d'Or, mais ils ne font que structurer le corps du texte car ils ont été remaniés de façon à s'insérer dans un récit romanesque, et la fin de la nouvelle, respectant les caractéristiques du genre, est une chute dont l'effet dramatique est immédiat. 
Enfin, on notera que, si certains éléments du conte ont bien été conservés (la pièce interdite, les absences du mari, son caractère qui évolue au fur et à mesure du texte...), seul le titre "La Hache d'Or" relève encore directement du conte de fée...


Lire la nouvelle
"LA HACHE D'OR"


mardi 24 novembre 2015

DES ROMANS POUR RIRE

    La semaine dernière, nous sommes tombés d'accord sur le fait que nous avions tous envie de lectures porteuses d'espoir - d'où l'article sur les livres de Laurent Gounelle -, mais aussi de lectures qui soient légères et drôles. Nous avons donc misé sur quelques titres que vous pouvez aller acheter ou emprunter en bibliothèque... Les rires sont garantis !

1. LE QUADRILLE DE BOLOGNE, Charles Exbrayat

Editions du Masque, année 2000, 
185 pages

    Dangereuse, la vie d'un représentant en pâtes alimentaires? Allons donc!... C'est pourtant à une infernale série d'attentats qu'échappe le voyageur de commerce Alfonso Santucci, à l'issue d'une tournée de trois mois dans les pays de l'Est où il est allé vanter les mérites de ses lasagnes et de ses tagliatelles. Mais c'est que Santucci n'est pas plus voyageur de commerce qu'il ne s'appelle Santucci... Il fait partie des services secrets italiens. Seulement cela, personne ne le sait. Pas même Tosca, ravissante contessina qui lui reproche sans cesse un métier peu reluisant. Il n'y a guère à être au courant que l'agent du M.I.S. britannique, celui de la C.I.A. et l'espionne soviétique du G.R.U... Et tout ce petit monde exécute avec notre héros un quadrille aux figures compliquées dont le maître de ballet est un beau maréchal des carabiniers amoureux transi et point mécontent de sa personne.

    Le quadrille de Bologne n'est sans doute pas le roman le plus connu d'Exbrayat. Pourtant, c'est incontestablement un des plus drôles... C'est dans une Italie pleine de démesure et de bruit que se déroule l'action de ce récit rocambolesque. Le rythme est vif, alerte, et les situations extravagantes se multiplient pour le plus grand bonheur du lecteur qui rit tout au long du livre.

2. LE PETIT NICOLAS, Goscinny et Sempé

IMAV éditions, mai 2013, 
180 pages, 10.90 euros

    Savez-vous qui est le petit garçon le plus impertinent, le plus malin et le plus tendre aussi? À l’école ou en famille, il a souvent de bonnes idées et cela ne lui réussit pas toujours. Vous l’avez tous reconnu. C’est le petit Nicolas évidemment !
    "La maîtresse est inquiète, le photographe s'éponge le front, le Bouillon devient tout rouge, les mamans ont mauvaise mine, quant à l'inspecteur, il est reparti aussi vite qu'il était venu. Pourtant, Geoffroy, Agnan, Eudes, Rufus, Clotaire, Maixent, Alceste, Joachim… et le petit Nicolas sont – presque – toujours sages".


    Un classique de la littérature de jeunesse que l'on peut lire à tout âge. Toutes les situations sont décrites et analysées par un gamin d'une dizaine d'années à peine, et c'est cette différence d'appréciation entre enfant et adulte qui crée un comique qui fait mouche du début à la fin du roman.


3. COMPLETEMENT CRAME !, Gilles Legardinier

Pocket, mars 2014, 
425 pages, 7.60 euros

    Lassé d’un monde dans lequel il ne trouve plus sa place, privé de ceux qu’il aime et qui disparaissent un à un, Andrew Blake décide de quitter la direction de sa petite entreprise pour se faire engager comme majordome en France, le pays où il avait rencontré sa femme. En débarquant au domaine de Beauvillier, là où personne ne sait qui il est réellement, il espère marcher sur les traces de son passé. Pourtant, rencontres et situations hors de contrôle vont en décider autrement… Entre Nathalie, sa patronne veuve aux étranges emplois du temps, Odile, la cuisinière et ses problèmes explosifs, Manon, jeune femme de ménage perdue et Philippe, le régisseur bien frappé qui vit au fond du parc, Andrew ne va plus avoir le choix. Lui qui cherchait un moyen d’en finir va être obligé de tout recommencer…

    Avec le roman de Gilles Legardinier, on quitte le domaine exclusif du comique pour pénétrer dans un univers plus nuancé, où s'entremêlent l'émotion, le rire, l'espoir. Le livre exploite tout ce que l'être humain peut avoir de meilleur en lui - l'entraide, la solidarité, la compassion... -, ce qui devient un gage de bonheur et de réussite pour tous les protagonistes du livre. C'est un roman plein "d'humanité" que nous donne à lire Gilles Legardinier...

vendredi 20 novembre 2015

LES LIVRES DE LAURENT GOUNELLE

     Cette semaine, lors de la  réunion de notre club de lecture, personne n'avait le cœur à rire, ni même à parler "littérature". Les événements tragiques survenus à Paris le 13 novembre occupaient tous les esprits, et nous en avons longuement parlé. En fin de séance, toutefois, nous avons voulu faire un tour de table pour savoir quels romans seraient susceptibles de nous aider à nous débarrasser de nos idées noires, et c'est là que le nom de Laurent Gounelle est apparu. Du coup, les membres de l'association qui connaissaient cet auteur nous ont présenté ses livres, et ils l'ont fait avec beaucoup d'enthousiasme :
     "Le projet de l'auteur peut se résumer ainsi : il s'agit de "la pensée positive romancée", mais le propos n'est ni sectaire ni dégoulinant de bons sentiments. Les intrigues sont structurées - parfois même étayées  par des données scientifiques -, les thématiques sont très actuelles, et la question de fond est toujours celle qui est liée au sens qu'on doit donner à sa vie, sans pour autant tomber dans le cadre de la leçon de morale, ou dans celui de conseils serinés par un auteur se prenant pour un psy. En fait, la vie est un parcours initiatique, où chacun puise les éléments "spirituels" qui lui conviennent. 
    Ces différents partis pris permettent à Laurent Gounelle de dépasser le stade de la théorie et il parvient à montrer potentiellement ce que la mise en pratique de la pensée positive peut entraîner comme changements dans la vie des gens. Chaque lecteur peut alors y trouver son compte, les adeptes de ce système de pensée tout comme ceux qui n'y connaissent rien ou ne s'y intéressent pas".
     
      Pour finir, et avant de présenter ses livres, voici, en quelques mots, son parcours, tel que le décrit son éditeur :
    "Laurent Gounelle écrit des romans qui expriment sa passion pour la philosophie, la psychologie et le développement personnel. Ancien spécialiste des sciences humaines, formé en France et aux Etats-Unis, conférencier à l'Université de Clermont-Ferrand, il a pendant de nombreuses années sillonné le monde à la rencontre d'hommes et de femmes qui, chacun à leur manière, apportent des éclairages différents sur la question fondamentale entre toutes : comment s'épanouir et donner du sens à sa vie ? 
    Il se consacre aujourd'hui à l'écriture, et ses romans sont des best-sellers traduits dans le monde entier"...

1. LE JOUR OU J'AI APPRIS A VIVRE, Laurent Gounelle

Kero, octobre 2014, 
288 pages, 19.90 euros

    Imaginez… Vous vous baladez sur les quais de San Francisco un dimanche, quand soudain une bohémienne vous saisit la main pour y lire votre avenir. Amusé, vous vous laissez faire, mais dans l’instant son regard se fige, elle devient livide. Ce qu’elle va finalement vous dire… vous auriez préféré ne pas l’entendre. À partir de là, rien ne sera plus comme avant, et il vous sera impossible de rester sur les rails de la routine habituelle. C'est ce qui va arriver à Jonathan dans ce nouveau roman de Laurent Gounelle. À la suite de cette rencontre troublante, il va se retrouver embarqué dans une aventure de découverte de soi ponctuée d’expériences qui vont changer radicalement sa vision de sa vie, de la vie. Ce roman, dont l’intrigue est basée sur des expériences scientifiques réelles, éclaire d’une lumière nouvelle notre existence et nos relations aux autres, et apporte un souffle d’air pur dans notre vie.

2. LE PHILOSOPHE QUI N’ÉTAIT PAS SAGE, Laurent Gounelle

Pocket, novembre 2015, édition limitée (édition initiale avril 2014),  
317 pages, 7.50 euros

    Deux destins qui s'affrontent, deux conceptions de la vie que tout oppose... Entre Élianta, la chamane d'un peuple vivant dans la forêt tropicale, et Sandro, un mystérieux étranger qui se dit philosophe, la lutte s'engage. L'une va tout faire pour protéger le bonheur des siens. L'autre s'est juré de détruire leur bel équilibre. Un roman captivant, plein d'humour, de sens et de suspense. Une histoire surprenante qui cache une subtile remise en cause de notre société.
    "Laurent Gounelle nous éclaire de ses conseils" Questions de Femmes
   "Optimiste, humaniste, conteur hors pair, Gounelle dénonce le vide spirituel sidéral de notre civilisation" L'Hebdo

3. LES DIEUX VOYAGENT TOUJOURS INCOGNITO, Laurent Gounelle

Pocket, avril 2012, 
480 pages, 7.70 euros

    Imaginez… Vous êtes au bord du précipice. À l'instant fatidique, un homme vous sauve la vie. En échange,  vous vous engagez à faire tout ce qu'il vous demandera. Vous acceptez et vous voilà embarqué dans un incroyable voyage où tout semble vous échapper. Plus qu'un roman, une réflexion sur soi-même qui nous invite à prendre notre destin en main.
    "Ces pages réjouissantes ponctuent un roman "à messages' qui nous montre comment dépasser nos peurs et nos inhibitions" Erik Pigani – Psychologies Magazine.
    Cet ouvrage a reçu le Prix du roman d'entreprise 2011.

4. L'HOMME QUI VOULAIT ÊTRE HEUREUX, Laurent Gounelle

Pocket, avril 2010, 
167 pages, 6.20 euros

    Imaginez... Vous êtes en vacances à Bali et peu de temps avant votre retour, vous consultez un vieux guérisseur. Sans raison particulière, juste parce que sa grande réputation vous a donné envie de le rencontrer, au cas où... Son diagnostic est formel : vous êtes en bonne santé, mais vous n'êtes pas... heureux. Porteur d'une sagesse infinie, ce vieil homme semble vous connaître mieux que vous-même. L'éclairage très particulier qu'il apporte à votre vécu va vous entraîner dans l'aventure la plus captivante qui soit : celle de la découverte de soi. Les expériences dans lesquelles il vous conduit vont bouleverser votre vie, en vous donnant les clés d'une existence à la hauteur de vos rêves.

mardi 10 novembre 2015

LIRE DES NOUVELLES (4)

LES BOUCHES INUTILES,
Octave Mirbeau

   Cette semaine, c'est Claude, le président de l'association, qui a choisi comme nouvelle à lire "Les bouches inutiles", d'Octave Mirbeau. Les raisons de ce choix sont multiples. Tout d'abord, le point de départ de ce récit est tragique, dérangeant, et s'étend à l'ensemble de la nouvelle. L'humanité des personnages fait défaut tout au long du texte au profit d'une vision du monde matérialiste et dénuée de toute préoccupation affective : par leur absence de compassion, les acteurs de ce drame deviennent peu à peu des êtres in-humains, privés de sentiments et d'émotions.
   Dans ce contexte, l'ultime épisode Des bouches inutiles - que le lecteur perçoit bien comme une chute - devient un tour de force, car il s'inscrit dans un récit qui est lui-même une chute, un abîme dans lequel sombre peu à peu le personnage principal.
   C'est alors que, parmi les nombreux thèmes abordés, celui de la mère nourricière prend toute sa dimension tragique, et vaine, au détour de la nouvelle :
   "C'était une très vieille, une très douce chèvre, toute blanche, avec de petites cornes noires et une longue barbiche pareille à celle des diables de pierres qui gambadent sur le portail de l'église. Après avoir longtemps donné de jolis chevreaux et du bon lait, son ventre était devenu stérile et ses mamelles s'étaient taries. Elle ne coûtait rien, pourtant, en nourriture et en litière, et ne gênait personne [...]. Il aurait pu la laisser mourir ainsi. Mais il l’avait égorgée, un matin, parce qu’il faut que tout ce qui ne rapporte plus rien, lait, semences ou travail, disparaisse et meure".


Lire la nouvelle
"LES BOUCHES INUTILES"(1)


(1) On peut trouver cette nouvelle, entre autres, dans le recueil : Contes cruels, Octave Mirbeau, Les Belles Lettres, 2009, 1236 pages.

samedi 7 novembre 2015

LE COLLIER ROUGE, Jean-Christophe Ruffin


    Que lire dans les jours à venir ? C'est en parcourant des blogs littéraires que nous avons sélectionné ce livre qui a été présenté, lors de notre dernière réunion, à notre club de lecture. Et, apparemment, tous les avis ont été unanimes :  c'est à découvrir !


Le Livre de Poche, 
avril 2015, 176 pages

    Dans une petite ville du Berry, écrasée par la chaleur de l'été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d'une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. Trois personnages et, au milieu d'eux, un chien, qui détient la clef du drame... 

Plein de poésie et de vie, ce court récit, d'une fulgurante simplicité, est aussi un grand roman sur la fidélité. Etre loyal à ses amis, se battre pour ceux qu'on aime, sont des qualités que nous partageons avec les animaux. Le propre de l'être humain n'est-il pas d'aller au-delà et de pouvoir aussi reconnaître le frère en celui qui vous combat ?

jeudi 5 novembre 2015

LES "POUPÉES" DE PONSON DU TERRAIL

   

   Ponson du Terrail, l'un des maîtres du roman-feuilleton au XIXe siècle, créa le personnage de Rocambole en 1857 et le fit évoluer dans de multiples aventures jusqu'en 1871 (année de la mort  de l'écrivain). Si le personnage donna son nom à la saga, il donna également naissance à l'adjectif "rocambolesque", toujours en usage actuellement et synonyme d'extravagant et de plein de péripéties extraordinaires. Il faut dire que les histoires imaginées par le feuilletoniste étaient parfois abracadabrantes et les critiques de l'époque n'épargnèrent pas davantage ses héros en les comparant à de vulgaires marionnettes que l'écrivain agitait à sa guise, sans tenir compte des nombreuses invraisemblances et distorsions qu'il infligeait au récit. Pourtant, Ponson du Terrail affirmait haut et fort posséder toute une collection de marionnettes - que les critiques transformèrent plus tard en poupées ou en figurines - représentant ses personnages, de manière à pouvoir s'y retrouver dans le labyrinthe des nombreuses intrigues qui jalonnaient ses romans : dès lors qu'un d'entre eux mourrait, l'écrivain rangeait sa marionnette dans une armoire. C'est de là que naquit la fameuse légende - difficilement vérifiable - qu'un jour Ponson du Terrail aurait fait réapparaître dans un de ses récits un personnage déjà mort, pour la seule raison qu'il aurait oublié de soustraire de sa collection la marionnette qui lui correspondait.
   Si on s'est parfois demandé quel crédit accorder à cette anecdote littéraire, il semble toutefois qu'aujourd'hui le doute ne soit plus permis, comme le prouve cet entrefilet paru dans Le Courrier du Centre en janvier 1872, à propos des affaires trouvées chez l'écrivain après sa mort. :
  "Parmi les objets qui ont le plus vivement excité la curiosité, se trouvait une collection de petite marionnettes, hautes de 35 centimètres, habillées de différents costumes, ayant chacune leur physionomie particulière, et dont il se servait quotidiennement pour suivre les principaux personnages de ses romans [...]. Ce lot de marionnettes est distribué par groupe : chacun de ces groupes porte le nom du roman dont il renferme le personnage, et chaque personnage le nom qu'il portait dans le roman. Le groupe de Rocambole ne se compose pas moins de 282 marionnettes, revêtues de costumes les plus bizarres que l'on puisse imaginer et auxquelles les figures, sculptées par M. Dolégus, artiste suisse, donnent une certaine valeur".


Marionnettes du théâtre de Guignol, 19e siècle

lundi 2 novembre 2015

LIRE DES NOUVELLES (3)

LE  PETIT,
Maupassant

     Cette nouvelle de Maupassant est parue en 1883 dans la revue Le Gaulois et elle s'inscrit résolument dans un des mouvements littéraires les plus en vogue de l'époque. Le récit, en effet, se veut réaliste grâce à l'évocation de scènes de la vie de tous les jours, de même que la psychologie des personnages se construit à travers des descriptions rapides et des accumulations de traits de caractère illustrant le quotidien des personnages :
    "Des années encore passèrent, et Jean prit neuf ans. Il savait à peine lire, tant on l'avait gâté, et n'en faisait jamais qu'à sa tête. Il avait des volontés tenaces, des résistances opiniâtres, des colères furieuses. Le père cédait toujours, accordait tout. M. Duretour achetait et apportait sans cesse les joujoux convoités par le petit, et il le nourrissait de gâteaux et de bonbons...".
    La structure temporelle du texte concourt elle aussi au réalisme du récit. Elle est clairement définie par l'auteur (les cinq premières années de mariage - la naissance de l'enfant - ses premiers mois de vie - ellipse narrative de neuf ans - la scène du repas - la situation finale), et elle permet un resserrement de l'action qui aboutit à la violence des deux dernières scènes.
    Tous ces différents éléments - réalisme, description, temporalité...- contribuent donc à ce que la fin de la nouvelle soit vécue par le lecteur comme une chute bien réelle qui met en scène un thème cher à Maupassant, à savoir celui de la filiation.
      La nouvelle est d'ailleurs très explicite sur ce point :
     "C'était la chair de sa femme, son être continué, comme une quintessence d'elle. Il était, cet enfant, la vie même [de sa femme] tombée en un autre corps...".


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